Pour freiner la propagation du Covid-19 qui s’accélère dangereusement ces dernières semaines, de nombreuses villes de la région Auvergne-Rhône-Alpes rendent obligatoire le port du masque en extérieur comme dans les lieux clos. Cette mesure déjà appliquée à Annecy, Chamonix, Megève, Valence ou encore Thonon-les-Bains est désormais effective à Lyon.
Le port du masque est l’affaire de tous, comme l’a rappelé le Ministre de la Santé Jean Castex ce mercredi 26 août. “Comment imaginer que ceux qui applaudissaient hier, chaque soir, à 20h, les soignants refusent aujourd’hui de porter le masque ? Aujourd’hui mon message est clair : si vous ne pensez pas à vous, pensez aux Français les plus fragiles et à notre personnel hospitalier!” a t-il martelé dans un tweet après son passage sur France Inter.
Auparavant réservé aux seuls professionnels de santé, le masque est devenu l’accessoire indispensable à toujours avoir sur soi ! Tantôt acheté dans les pharmacies, les supermarchés voire sur internet, ou distribué par les autorités publiques… Il en existe une multitude. Les masques ont-ils tous la même efficacité ? Comment les choisir et bien les porter ? Nos conseils pour filtrer les bonnes et mauvaises pratiques.
Le masque chirurgical (ou médical) : la meilleure solution ?
Les tests effectués par les autorités sanitaires révèlent que les masques de type chirurgicaux seraient plus efficaces que ceux en tissu… à condition qu’ils soient correctement utilisés. Si on se réfère aux données comparatives de l’Institut national de recherche sanitaire (INRS), le masque de chirurgical filtrerait en effet de 95 à 98 % des projections salivaires selon les modèles. À l’inverse, les masques en tissu élaborés selon les normes AFNOR assureraient au maximum 90% de filtration suivant les fabricants.
Les compagnies aériennes interdisent d’ailleurs les masques en tissu dans l’avion. Considérés comme “plus sûrs”, seuls les masques chirurgicaux sont autorisés. Cette mesure s’ajoute à l’obligation de dépistage du Covid-19 dans le cadre de certains vols. Il convient toutefois de rappeler que le respect des normes d’utilisation est la condition sine qua none à l’efficacité du port d’un masque.
Une barrière de protection pour l’entourage et pour soi
Correctement utilisé, ce type de masque protège ainsi l’entourage de la personne qui le porte de ses projections salivaires potentiellement contaminées. Il protège également le porteur mais seulement partiellement.
L’INRS explique en effet que le “masque chirurgical est un dispositif médical. Il est destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. En revanche, il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air.”
Pour que ce dispositif soit efficace, il doit ainsi être adopté par tous : adultes et enfants dès 11 ans. Dans les milieux très fréquentés ou en présence de personnes contaminées, il est donc plus utile de préférer le masque chirurgical.
Masques chirurgicaux : quand les jeter ?
Après 4 heures d’utilisation voire moins dans certains cas : par temps de pluie, s’il est sale, abîmé ou mouillé (salive, sueur, liquide extérieur…). Le respect de cette norme est essentielle pour la santé de tous. En effet, laver un masque à usage unique détériore son système de filtration qui n’est donc plus assuré. Les règles d’utilisation et de port des masques sont en effet conçues pour assurer la performance de la filtration.
Nettoyer votre masque chirurgical avec du gel hydrooalcoolique n’est pas non plus une bonne idée ! Solution plus ou moins agressive, elle risque de dégrader le système de filtration et de respirabilité, rendant les parois du masque plus fines et donc moins filtrantes. Pour éviter les mauvaises surprises, jetez votre masque usagé après chaque utilisation.
Masque FFP2, plus contraignant…
Le masque de type FFP2, reconnaissable à sa forme de “bec de canard” est un dispositif plus complet de protection du porteur que le masque chirurgical mais moins évident à porter. “Un masque FFP est un appareil de protection respiratoire destiné à protéger celui qui le porte contre l’inhalation à la fois de gouttelettes et de particules en suspension dans l’air, précise l’INRS. Le port de ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical.”
Pour les plus téméraires, ce masque peut ainsi constituer un outil de protection utile. Il convient toutefois de respecter les mêmes règles d’utilisation que pour celui de type chirurgical. Il doit être jeté et remplacé par un nouveau dès qu’il est endommagé ou mouillé et après 3 à 4 heures d’utilisation normale.
Masques en tissu, gare aux arnaques !
Depuis le début de la crise sanitaire, le marché des masques réutilisables explose. Yves Saint-Laurent, Lacoste, Simone Pérèle… même les grandes marques s’y mettent. Dans ce lot de produits, à prix variables, tous ne se valent toutefois pas. Pour être sûr qu’un masque en tissu soit efficient, vérifiez qu’il ait bien fait l’objet d’un test d’efficacité et qu’il respecte les normes de fabrication AFNOR.
Attention, il existe deux types de masques certifiés aux normes AFNOR. Ceux de catégorie 1, filtrent jusqu’à 90% des particules émises par le porteur. En revanche, les masques de catégorie 2 tels que ceux que l’on peut fabriquer soi-même, assurent quant à eux jusqu’à 70% de filtration des projections selon les modèles. Une différence notable à prendre en compte dans le choix de votre masque. Autre caractéristique : selon le fabriquant, les modèles peuvent avoir une durée de vie et une capacité de résistance aux lavages différentes. Ces informations sont généralement inscrites dans la notice des produits.
Certains dispositifs possèdent un filtre supplémentaire pouvant être retiré et changé. Cela peut permettre d’ajouter une couche de protection supplémentaire. Mais ne dispense pas du respect de la durée de port et des règles de lavages propres aux masques en tissu. Ces exigences sont également notifiées sur la notice d’utilisation.
Les règles essentielles du port du masque en tissu
- Quelque soit le modèle du masque en tissu, les principes d’utilisation restent toutefois les mêmes. Pour assurer une efficacité minimale, adoptez ces bons réflexes.
- Lavez-vous les mains avec du savon ou du gel hydrooalcoolique avant chaque manipulation de votre masque.
- Pour le retirer ou le remettre, utilisez uniquement les élastiques sans toucher l’intérieur ou l’extérieur de votre masque.
- Respectez une durée maximale de port de 3 à 4 heures selon les conditions. Il doit être lavé et remplacé dès lors qu’il est mouillé, souillé ou que les gestes barrières n’ont pas pu être respectés.
- Évitez de le poser sur des surfaces potentiellement contaminées (tables, chaises, dans un sac ou une poche…). Ne le portez pas non plus à votre bras, pendu à votre oreille ou sous votre menton. Ces mauvais gestes augmentent le risque d’être contaminé lors du port.
- Avant le lavage, placez-le dans un sac plastique hermétique fermé pour éviter toute dispersion de virus, en attendant de le laver.
- Lavez-le en machine à une température de 60 degrés pendant au moins 30 minutes après chaque utilisation. Respectez strictement le nombre de lavages maximum établi par le fabriquant.
Dans une vidéo explicative, le Ministère de la santé résume les bons gestes à adopter pour un port du masque (chirurgical ou en tissu) raisonné et responsable.
À SAVOIR
Pour rappel, le port du masque ne peut se substituer au respect des autres gestes barrières. Se laver très régulièrement les mains et éviter au maximum de se toucher le visage. Tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir à usage unique. Éviter tout contact direct avec les autres ainsi que les lieux très fréquentés. Respecter un mètre de distance au minimum avec les autres. Jeter vos masques ou mouchoirs usagés dans une poubelle.
September 02, 2020 at 05:00PM
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Covid-19 : masque jetable ou en tissu... lequel choisir ? - RA-sante.com
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Tissu
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