Afin de limiter les risques d'une reprise de l'épidémie de coronavirus, le port du masque grand public est rendu obligatoire dans tous les lieux clos, en complément des gestes barrières, depuis le 20 juillet. Il est donc devenu incontournable au quotidien. Outre les masques chirurgicaux et les masques FFP2, il est possible de réaliser soi-même des masques en tissu, qui ont l'avantage d'être plus durables donc plus économiques sur le long terme. En effet, ces derniers sont lavables et peuvent donc servir plusieurs fois, après un passage en machine à 60°C. A condition cependant de trouver le bon tissu car tous ne se valent pas, comme l'ont démontré plusieurs études scientifiques sur le sujet.
Pour aider les particuliers, l'UFC-Que choisir a décidé de mener ses propres tests, ayant consisté à acheter différents tissus en mercerie et à tester en laboratoire des assemblages de deux couches afin de déterminer si des masques maison confectionnés avec ces tissus remplissaient les exigences du logo « filtration garantie - testé 10 lavages ». « Pour cela, la respirabilité (résistance respiratoire selon la norme ISO 9237) et leur efficacité de filtration (résistance à la pénétration de particules de plus de 3 µm) ont été évaluées à neuf et après 10 lavages. », indique-t-elle. Trois sortes de masques peuvent être fabriquées : à plis (avec pliures horizontales), à couture verticale (masques «ninjas») et à bec de canard.
Lycra, coton... une douzaine de tissus différents testés et comparés
Comme l'explique l'organisme, l'équation n'est pas simple car l’étoffe ne doit pas seulement arrêter les gouttelettes susceptibles de véhiculer le virus. Elle doit aussi assurer une bonne respirabilité : un critère très important pour que le masque puisse être supporté, par exemple dans les transports en commun mal ventilés ou pendant les fortes chaleurs. Selon lui, « il faut aussi qu’elle soit assez souple pour épouser les contours du visage, et assez lisse pour ne pas irriter la peau. » Pour faire un choix en connaissance de cause, il invite à se fier aux recommandations de l'AFNOR* qui a diffusé un patron de masque et a précisé au fur et à mesure des évaluations disponibles les tissus adéquats.
« Pour celles et ceux ignorant si le tissu à leur disposition relevait de ces catégories, l’Afnor recommandait un montage repère composé : d’un tissu épais type torchon, d’une couche de t-shirt technique en polyester et d’un morceau de coton fin. », rappelle l'UFC-Que Choisir. Mais maintenant qu’il est possible d’acheter du tissu en magasin et de faire son choix parmi une grande variété de produits, ses experts ont testé en laboratoire 14 matières textiles pour en avoir le cœur net. Parmi celles-ci : denim, jersey coton épais ou classique, molleton, lycra, polyester sport ou satiné ou cretonne. Les mesures de filtration et de respirabilité ont été réalisées deux fois : à neuf et après 10 lavages.
Combiner efficacité et respirabilité n'est pas facile
Ainsi, 14 masques maison en tissus (2 épaisseurs à chaque fois, sauf pour le denim) ont été conçus. Les résultats de leurs tests ont ensuite été comparés aux performances de deux masques barrières à usage non sanitaire répondants aux normes AFNOR, l'un de catégorie 1 (filtre plus de 90 % des particules de plus de 3 microns) et l'autre de catégorie 2 (plus de 70%). Mais également à deux masques maison jetables en ouate de cellulose (mouchoir Kleenex et feuille d'essuie-tout), donc 18 masques au total. Il s'avère que les résultats ne sont pas tous concluants car la capacité de filtration des particules à neuf tout comme après 10 lavages était faible pour les masques en toile à drap, lycra, cretonne ou en burlington.
En ce qui concerne les analyses concluantes pour la filtration, seuls deux assemblages donnent des résultats similaires à ceux d’un masque à usage non sanitaire de catégorie 2, y compris après 10 lavages : un tissu en maille piquée type polo, et un satin de polyester similaire à de la doublure épaisse. Car si « les jerseys épais ou simples (t-shirts) filtrent très bien, ils entravent trop la respiration (respirabilité à neuf et après 10 lavages). La popeline de coton, le tissu japonais et le denim présentent le même inconvénient. », précise l'UFC-Que Choisir. En clair, si certains tissus offrent plus ou moins une bonne filtration, ce n'est en revanche pas le cas pour la respirabilité, et vice-versa.
Au final, l'organisme recommande de porter son choix sur un masque certifié ou chirurgical pour être sûr de leurs performances. A moins d'appliquer une petite astuce : ajouter à son masque maison un mouchoir en papier déplié, comme une sorte de filtre (3e couche). « Car le Kleenex que nous avions intégré au test s’en sort avec les honneurs, sur les deux critères d’évaluation. Si vous avez un doute quant au tissu que vous utilisez pour vos masques, il suffit de prévoir un espace entre les deux épaisseurs pour y glisser un mouchoir pour obtenir une protection suffisante, facilement disponible et peu coûteuse. », conclut-il. Il faut néanmoins le remplacer régulièrement car la ouate de cellulose est sensible à l’humidité.
*L'Association française de normalisation
August 05, 2020 at 05:18PM
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Quels tissus choisir pour fabriquer son masque maison ? L'UFC-Que Choisir a mené l'enquête - Santé Magazine
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Tissu
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